Astronomie - L'imagerie des planètes en couleurs avec Iris

Ce tutoriel va vous aider à traiter vos films d'astronomie des planètes du Système Solaire réalisés avec une webcam couleur, à l'aide du logiciel Iris de Christian Buil. Aucun niveau préalable en traitement d'images d'astronomie n'est requis, tout étant expliqué de A à Z...

La vidéo visible ci-dessous vous montre ce qu'il est possible d'obtenir en terme de qualité d'image, à partir d'une vidéo pouvant présenter certains défauts. J'espère que cela vous donnera envie de vous lancer dans cette aventure passionnante qu'est l'astronomie et plus particulièrement l'astrophotographie, ou de vous perfectionner avec les traitements d'images des planètes de notre système solaire.

Télescope Meade LX200 10", webcam couleur Philips ToUcam Pro1 portant le logiciel de la ToUcam Pro3

1 image brute

2000 images brutes

Image traitée

Afin de ne pas surcharger le tutoriel, je suis parti du cas le plus courant de l'astronome amateur qui utilise un télescope monté sur une monture équatoriale. Les utilisateurs de télescopes munis de montures Altaz (Meade lx90,lx200, Celestron Nexstar,...) ainsi que tous les imageurs devant faire face aux poussières seront temporairement dirigés vers des pages spécifiques aux moments opportuns, puis à nouveau redirigés vers cette page mère pour poursuivre les étapes de traitements.

Je remercie particulièrement Marc Delcroix pour m'avoir autorisé à utiliser son excellent film de Saturne (téléchargeable ici) datant du 14 mars 2007 pour réaliser ce tutoriel.

Pourquoi un tel tutoriel? Dernière version d'Iris utilisée : 5.55 Dernière modification : 4 septembre 2008  Fonctionnalités du tutoriel : Traiter un film de n'importe quelle planète (Saturne, Jupiter, Mars, ...) ou de la Lune acquis avec une webcam couleur utilisée en astronomie. Eliminer les ombres des poussières qui se projettent sur le capteur et gâchent vos images d'astronomie Compenser la rotation de champ sur les télescopes Altazimutaux (meade, celestron,...) utilisés dans le domaine de l'astronomie amateur Retoucher l'image traitée avec Photoshop pour enlever les défauts (corrections cosmétiques) Améliorer le rendu de l'image finale (niveaux, contraste,...) de la planète, toujours avec Photoshop Rechercher dans le tutoriel... Lire les commentaires des internautes

Les prérequis indispensables pour obtenir une image haute résolution en LRGB...

1) Vous devez avoir une webcam à capteur couleur munie de son adaptateur au coulant 31.75 mm qui se fixe au télescope: par exemple une Philips ToUcamPro 3 (ou une version apparentée, très utilisée en astronomie amateur) dont la dénomination exacte est SPC900NC/00. Elle est disponible dans les magasins High-Tech, ce n'est pas un accessoire d'astronomie à la base.

Et les petits "plus", qui feront la différence dans la qualité de vos images...

1) Le passage de votre webcam de base en mode Raw vous permet de supprimer la compression des images par le logiciel interne de la webcam. Sans compression, les images d'astronomie sont de bien meilleure qualité! Pour passer vos webcams en mode Raw, rendez-vous sur le site de Etienne Bonduelle, qui vous fera modifier uniquement le logiciel interne de vos webcams.

2) Ajoutez un filtre anti-infrarouges ( IR-UV cut 31.75mm ) dédié à l'astronomie sur l'adaptateur de la webcam. En effet, les rayons infrarouges émis par les planètes viennent "baver" sur les images, c'est pourquoi il convient de les éliminer par l'adjonction de ce filtre. J'utilise le filtre Baader Ir-cut bien connu dans le monde de l'astronomie amateur, mais les filtres Astronomik sont de meilleure qualité (ils sont malheureusement beaucoup plus chers).

Ces prérequis satisfaits, il ne vous reste plus qu'à commencer...

1) Création d'un répertoire de travail

Dans un premier temps, vous allez devoir créer un nouveau répertoire de travail dans votre disque dur. Vous pouvez par exemple le créer sur le disque « C » et l'appeler « filmiris ».

Vous devez libérer plusieurs Go sur votre disque dur avant d'utiliser Iris, car le programme va produire de nombreux fichiers volumineux sur votre machine. Si vous ne disposez pas d'un tel espace, vous devrez vous contenter de renommer à chaque fois les nouvelles séquences d'images avec le même nom (ce qui vous empêche de revenir à une étape précédente si vous n'êtes pas satisfait du résultat).

2) Configurer Iris

Allez dans le sous-menu "Réglages" du menu "Fichier".



Une fenêtre apparaît...

Si vous avez préalablement crée le dossier « filmiris » sur votre disque dur C, le chemin de ce répertoire de travail est « c:\filmiris\».

Votre film étant en couleur, il est préférable de choisir le format d'image PIC. Les autres champs à remplir ne sont pas importants dans ce cas-ci. Cliquez sur OK...

3) Conversion du film avi

Allez dans le menu  Fichiers > Conversion AVI



Indiquez d'abord l'emplacement de votre fichier .avi sur votre disque dur. Par exemple : "C:\saturne.avi". Votre film planétaire étant en couleur, cochez l'option «Couleur » dans le type des images exportées. Vous devez indiquer les noms des 3 canaux de couleur qui composent chacune de vos images.

Soit :

•  r pour le canal rouge (red en anglais)

•  g pour le canal vert (green en anglais)

•  b pour le canal bleu (blue en anglais)

Iris sépare alors chaque image du film en 3 couches primaires (rouge, vert et bleu). Pour un film en couleur de 3000 images représentant 5 minutes d'acquisition à 10 images/s, Iris crée donc 3x3000 = 9000 fichiers! Dans mon cas, un fichier (une image) fait 600 Ko, ce qui représente 5,4 Go pour les 9000 fichiers! D'où l'intérêt d'avoir de la place sur son disque dur...

Après la conversion des images en R G B, Iris indique le nombre d'images finales en couleur (les 3 canaux regroupés) dans la fenêtre de sortie. Si vous n'aviez pas coché la case "suppression des redondances" le nombre final d'images est égal au nombre initial. Ici il y en a 3000, même si 9000 fichiers ont été crées. Ecrivez sur un papier le nombre d'images finales qui ont été converties par Iris.



Concrètement, vous avez :

• 3000 images rouges (r) qui se nomment r1, r2, ... , r3000
• 3000 images vertes (g) qui se nomment g1, g2, ... , g3000
• 3000 images bleues (b) qui se nomment b1, b2, ... , b3000
  
  

Sous Iris, la plupart des opérations se font par l'intermédiaire d'un Éditeur de commandes reprenant les différentes commandes utilisées pour le traitement. Commencez par afficher la première image du canal rouge à l'aide de la fenêtre de commande (c'est le 11ème bouton d'Iris en partant de la gauche, qui ressemble à 2 petits paragraphes).

Vous obtenez ceci: Cette fenêtre est très importante! Vous allez l'utiliser pendant tout le traitement!!!

Lancez:

>load r1 (pour plus de clarté, toutes les commandes du tutoriel sont en noir)


Nota :

• Pour lancer une commande, n'oubliez pas le signe "> " suivi des instructions (1 seul espace entre chaque mot ou nombre, ce que je ne respecte pas toujours dans le tutoriel pour des questions de lisibilité), puis tapez sur la touche "Entrée" du clavier pour exécuter la commande. Vous aurez souvent à renommer vos séquences d'images par de nouveaux noms (au choix). Pour ma part, j'ai choisi d'utiliser des mots directement compréhensibles, et non des associations de lettres comme le font d'autres utilisateurs. Ainsi, au lieu de "RR", "GOR", "REG",... j'opte pour "registration",.... A la longue, c'est beaucoup plus compréhensible!
  
  
• Simplifiez-vous aussi la vie lorsque vous devez recopier des mots. Pour copier un mot, sélectionnez-le puis appuyez successivement sur les touches "Ctrl" et "c" de votre clavier. Collez ensuite la sélection à l'endroit désiré en appuyant cette fois sur les touches "Ctrl" et "v".

• Si vous ne vous souvenez plus de la syntaxe d'une fonction, il vous suffit de l'invoquer sans ses paramètres dans la boîte de commande et Iris se chargera de vous la rappeler.
• Lorsque vous aurez plusieurs instructions à donner à Iris vous serez vite amené à vouloir les lui donner toutes en même temps (dans la mesure du possible) plutôt que d'attendre la fin des calculs à chaque étape. Iris résout ce problème avec les scripts. Cliquez sur ce lien pour en savoir davantage.

Déterminez ensuite le niveau ‘i' du centre du disque de Saturne en lançant la commande "stat", puis en cliquant sur le centre du globe:

>stat

Dans mon cas, je trouve i = 195. Notez la valeur retournée par Iris sur un papier, elle pourra vous servir plus tard!

La fenêtre de commande devrait ressembler à ceci:

4) Nettoyage des poussières ET / OU Compensation de la rotation de champ (Altaz)

Si vous ne voyez pas de taches sur vos images, continuez la procédure (soit en vous attaquant à la rotation de champ, soit en normalisant directement le fond du ciel (étape 5) si vous avez une monture équatoriale).

Si par contre vos images sont affectées par la présence de petites taches, cliquez ici :

Traitement des poussières

De plus, si votre télescope est en mode altazimutal, vous pouvez compenser la rotation de champ qui apparaît sur les images (permet d'augmenter la définition de votre image finale).

Pour cela, cliquez ici :

Compensation de la rotation de champ

5) Rendre le fond du ciel uniforme (normalisation)

Passez cette étape si vous traitez un film de la Lune.

Normalisez le fond du ciel des images de la planète (si vous ne l'avez pas déjà fait dans le chapitre consacré aux poussières (flats)). Si vous êtes la personne courageuse qui a appliqué la technique du flat "virtuel" sous Iris, vous pouvez passer cette étape car vous l'avez déjà réalisée! Le principe consiste à choisir une zone de référence de l'image en sélectionnant un petit carré dans le fond du ciel (afin de ne pas trop altérer la partie utile de l'image par la suite, à savoir la planète) avec la souris, puis à lancer la normalisation du ciel dans le but qu'il devienne bien noir.

3 méthodes vous sont proposées. Parcourez-les et choisissez celle que vous préférez!

Méthode 1

Allez dans le sous-menu "Normalisation de l'offset d'une séquence..." du menu "Traitement".

Indiquez le nom de la séquence de départ:

•  « g» si vous aviez décidé de ne pas supprimer de poussières et de ne pas compenser de rotation de champ.

•  « gflat » si vous venez de faire un flat réel et que vous avez décidé de ne pas en faire un virtuel sous Iris.

•  «rotation_vert » si vous venez de compenser la rotation de champ.

La valeur de normalisation est choisie à 0. Le nom générique de sortie est « gflat_offset_final » et le nombre d'images est de 3000 (valeur à modifier suivant votre film). Cochez la case « Sur une zone » (pour ce faire, vous avez dû dessiner préalablement un petit carré dans le fond du ciel).

Procédez de la même manière pour les canaux rouge et bleu en adaptant en conséquence les noms des séquences de d'entrée et de sortie. Au final vous obtenez les 3 séquences:

• gflat_offset_final
• rflat_offset_final
• bflat_offset_final
  

Méthode 2

Commencez par dessiner un petit carré dans le fond du ciel.

Utilisez ensuite la commande "noffset3" directement depuis la fenêtre de commande d'Iris. Elle est équivalente à ce qui a été dit précédemment.

Syntaxe : noffset3 [séquence d'entrée] [séquence de sortie] [norme mise à 0] [nombre d'images]

Donc :

>noffset3     rotation_vert     gflat_offset_final    0     3000

>noffset3     rotation_rouge     rflat_offset_final    0     3000

>noffset3     rotation_bleu     bflat_offset_final    0     3000

Avec pour séquence d'entrée (exemple pour le canal vert, procéder de la même façon avec les deux autres canaux) :

•  « g» si vous aviez décidé de ne pas supprimer de poussières et de ne pas compenser de rotation de champ.

•  « gflat » si vous venez de faire un flat réel et que vous avez décidé de ne pas en faire un virtuel sous Iris.

•  «rotation_vert » si vous venez de compenser la rotation de champ.

• gflat_offset_final
• rflat_offset_final
• bflat_offset_final
  

Méthode 3

Vous pouvez réaliser un offset médian pour normaliser le fond du ciel. Une fois celui-ci réalisé, allez dans le sous-menu « Soustraire l'offset » du menu « Prétraitement ». Indiquez selon votre film :

Générique d'entrée :

•  « g» si vous aviez décidé de ne pas supprimer de poussières et de ne pas compenser de rotation de champ.

•  « gflat » si vous venez de faire un flat réel et que vous avez décidé de ne pas en faire un virtuel sous Iris.

•  «rotation_vert » si vous venez de compenser la rotation de champ.

Carte Offset : offset_median_vert

Générique de sortie : gflat_offset_final

Nombre : 3000

Effectuez la même opération sur les canaux rouge et bleu.

NB: l'équivalent en ligne de commande (les 3 couleurs à la fois, mais ça ne marche que si les séquences de départ s'appellent r g et b) est :

>t_soust offset_median_rouge offset_median_vert offset_median_bleu 3000

Ensuite lancez la première image de la séquence verte (pourquoi verte?)  :

>load gflat_offset_final1

Pour le traitement manuel ou automatique?   Deux possibilités s'offrent à vous : vous pouvez traiter vos séquences d'images en mode manuel ou automatique. Voici quelques avantages et inconvénients des 2 méthodes:   En manuel... En automatique... Avantages Inconvénients Permet de revenir sur chaque étape du traitement si besoin est (par exemple lorsque Iris ne fournit pas de bons résultats avec une méthode de traitement) car les noms des séquences d'entrée et de sortie sont différents. Permet de personnaliser et d'optimiser la procédure de traitement des images en découvrant de nouvelles fonctions utiles d'Iris. Excellent pour découvrir Iris lorsqu'on est débutant et apprendre à le maîtriser en profondeur avant d'écrire de vrais scripts de traitements d'images. Beaucoup plus long à traiter qu'en automatique Demande plus de place sur le disque dur   Avantages Inconvénients Rapidité et facilité du traitement Demande moins de place sur le disque dur que la méthode manuelle     Si Iris se trompe à une étape du traitement automatique (ex: registration perfectible des images) il faut tout recommencer: perte de temps.      Vous pouvez maintenant choisir de poursuivre le tutoriel avec une des deux méthodes de traitement des images. Si vous optez pour la méthode manuelle il vous suffit de poursuivre les explications données sur cette page.  Si c'est la procédure automatique qui vous tente RENDEZ-VOUS ICI

Il va maintenant falloir trier les images pour ne garder que les meilleures !

6) Sélection des meilleures images

Vous n'avez pas besoin de réaliser cette étape si vous avez modifié votre webcam en mode Raw et que vous avez déjà sélectionné manuellement les meilleures images dans AviRaw avant de les importer dans Iris (voir ici).

  Deux méthodes sont envisageables.  Si vous avez le temps et l'envie de tirer le maximum de votre film, préférez la sélection manuelle des images. Si ce n'est pas le cas, utilisez la méthode automatique.

A) La méthode manuelle

Il est possible que vous ayez déjà effectué une registration si vous avez compensé la rotation de champ...plus besoin de la refaire alors!

Pour effectuer la registration des image, cliquez ici: Registration

Ensuite, ouvrez la boite de dialogue "Sélection d'images" du menu "Visualisation".

Définissez le nom générique de la séquence à trier "gflat_offset_final". Si vous venez d'effectuer la registration, votre séquence à trier est "sequence_registree_vert"!

Choisissez ensuite le nom générique de la séquence triée.  Par exemple: « saturne_main_vert ».



Ensuite, cliquez sur le bouton >> pour charger la première image de la séquence.  Si vous choisissez de la sauver, cliquez sur "Sauver". Dans le cas contraire, passez à l'image suivante en cliquant à nouveau sur >>. A n'importe quel moment, si vous voulez revenir à l'image précédente, cliquez sur <<


Courage ! La patience paie… Si à un moment vous ressemblez à un zombie, frottez-vous les yeux, ça ira mieux!
Après la sélection manuelle, vous pouvez être fier de votre acharnement ! Pour vous en convaincre, chargez plusieurs images de la séquence, en faisant varier l'index :

> load saturne_main_vert1

N'oubliez pas que vous pouvez toujours utiliser la fenêtre "Animation" du menu "Visualisation"...

Procédez de la même façon avec les 2 autres couleurs! Il ne reste plus qu'une chose à faire pour oublier votre malheur...

B) La méthode automatique

Cette méthode utilise les commandes « bestof » et « select ».

Astuces Télescopes ALTAZ : Christian Buil indique sur son site qu'il est recommandé d'effectuer la sélection automatique des images avant la registration. Donc, ATTENTION aux personnes ayant compensé la rotation de champ en recherchant un pivot de rotation situé à un autre endroit que sur le centre des photos (à cause d'une planète en bordure de capteur sur le film), vu que celles-ci ont déjà été alignées les unes par rapport aux autres! Si tel est votre cas, la séquence "gflat_offset_final, rflat_offset_final, bflat_offset_final " sont déjà registrées! Vous devez alors reprendre la dernière séquence produite avant la registration (pregister, cregister,...), c'est-à-dire les séquences g, r, b de départ pour faire simple. La commande "bestof" s'appliquera donc sur "g" (pour trouver les meilleures images du film) , alors que la commande "select" s'appliquera sur gflat_offset_final, rflat_offset_final et bflat_offset_final (pour retrier les images en fonction de leurs qualités).

De plus, si la planète est de petite taille, vous pouvez définir à l'aide de la souris un rectangle de sélection autour de celle-ci en englobant les déplacements de la planète le long du film avant de lancer le « bestof ». Iris effectuera ses calculs à l'intérieur de ce rectangle uniquement, ce qui réduit la durée de l'opération et garantit parfois de meilleurs résultats.


Optimiser la sélection d'images ...


Concrètement  :

Lancez :

> bestof   gflat_offset_final  3000 (rappel pour ceux qui ont compensé la rotation de champ: utilisez la séquence verte (pourquoi verte?) "g" du tout début!)

Avec 3000 le nombre d'images de la séquence verte.

« gflat_offset_final » est le nom de la séquence que vous avez obtenue à l'étape 5 (normalisation du ciel).

Puis on trie les 3000 images (par exemple, suivant votre film) retenues par "bestof" dans un ordre décroissant de qualité en n'oubliant pas les 3 couleurs primaires  :

Syntaxe: select [sequence d'entree][sequence de sortie]

> select gflat_offset_final    saturne_ordi_vert

> select rflat_offset_final    saturne_ordi_rouge

> select bflat_offset_final    saturne_ordi_bleu

7) Registration

Les personnes qui n'ont pas compensé la rotation de champ ou qui n'ont pas effectué la sélection manuelle des images doivent maintenant les registrer, c'est-à-dire les aligner les unes par rapport aux autres pour que la planète ne bouge plus sur toute la séquence.

Pour effectuer la registration des image, cliquez ici: Registration

8) Compositage

Les images brutes du film sont bruitées et l'information utile (la planète, c'est-à-dire le signal utile de l'image) n'est pas bien définie. Afin d'améliorer le rapport signal sur bruit (S/B ou S/N en anglais, N pour Noise) il est nécessaire d'additionner un grand nombre d'images. Oui MAIS vous vous êtes rendus compte qu'elles ne sont pas toutes de la même qualité et vous avez réalisé un tri sélectif. Il est temps de choisir à partir de quel moment les images ne sont plus acceptables à vos yeux. Pour ce faire, chargez successivement plusieurs images de la séquence en faisant varier l'index.

> load sequence_registree_vert1 

> add_norm sequence_registree_vert  2000

L'image qui apparaît après l'addition est beaucoup trop lumineuse: il suffit juste de régler les seuils de visualisation avec cette commande magique:

> visu 32767 0

Appliquez la commande mult pour diminuer encore la luminosité si nécessaire, avec un chiffre inférieur à 1 > mult 0.8

Ensuite, sauvez le résultat obtenu:

> save saturne_vert

Effectuez la même procédure pour les canaux rouge et bleu. Raccourci

Cliquez sur les imagettes pour voir les 3 images en taille réelle:

saturne_rouge	saturne_vert	saturne_bleu

Il ne reste plus qu'à traiter chaqune des 3 images avec les ondelettes!!!!! Les prétraitements s'achèvent ici. Vous allez enfin pouvoir vous amuser !


Nota : Plusieurs types de traitements peuvent être utilisés. Citons par exemple le masque flou ou le vancittert (efficace en lunaire). Je ne décris ici que le traitement par ondelettes, qui est le plus performant et le plus utilisé en planétaire. De plus, il est très facile à utiliser contrairement au Vancittert qui ne s'exécute que par la boîte de commande.

9) Traitement par ondelettes

CONSEIL: Pour la Lune,  le traitement de type Vancittert  donne souvent de meilleurs résultats.

Le principe des ondelettes est de décomposer l'image en plusieurs couches présentant des niveaux de détails différents. La couche "Très fin" est la plus prisée car elle contient les plus fins détails de l'image. Néanmoins, sa manipulation entraîne une augmentation importante du niveau de bruit. C'est pourquoi elle doit être utilisée de préférence avec parcimonie, de préférence sur des images prises au moyen de capteurs noir & blanc (ceux-ci sont moins bruités que leurs homologues couleur car ils présentent un meilleur rapport signal/bruit). Les niveaux "Fin" et "Moyen" contiennent des détails moins définis, ils conviennent mieux au traitement des images trichromes. Ce sont uniquement ces 3 plans que l'on utilise en imagerie planétaire.

Choisissez une de vos 3 images et rendez-vous dans le menu "Traitement" > "Ondelettes".





Sélectionnez la case "vérif. auto" et jouez avec les curseurs Moyen et Fin. J'en ai profité pour utiliser le réglage Très fin (ça sent la contradiction...!) en plus du Fin en laissant le réglage Moyen de côté. Les autres niveaux sont laissés à 1, il n'est pas nécessaire de toucher au "Résidu" ainsi qu'au "Bord". D'habitude je n'ai pas tendance à abuser du réglage Très fin mais je voulais ici bien faire ressortir les nombreuses bandes nuageuses du globe de Saturne. L'inconvénient est que cela rend les anneaux moins naturels.

Si vous voulez conserver une image la plus naturelle possible essayez de ne pas abuser dans l'intensité des traitements appliqués. La division de Cassini sur Saturne doit rester fine dans la mesure du possible, elle ne doit pas apparaître trop épaisse à cause d'un traitement trop violent. Les ondelettes servent juste à faire ressortir des détails déjà présents dans l'image, elles n'en inventent pas! Aussi, si la force du traitement est exagérée, des structures artificielles apparaissent: ce sont les artefacts.

Il n'existe pas de formule magique, c'est à vous de voir ce qui pourrait convenir. Certains astronomes amateurs préfèrent un traitement très léger et une image naturelle, d'autres veulent faire ressortir un maximum de détails parfois au détriment de l'esthétisme de l'image. Il est conseillé de jouer avec les paramètres en essayant de trouver des compromis entre bruit/résolution et apparition d'artefacts. Après tout, c'est votre image, vous en faites ce que vous voulez!

Le niveau "Très fin" (réglé au max pour l'ex.) détaille l'image mais augmente le bruit	Le niveau "Moyen" doit être utilisé avec parcimonie sous peine de créer une image empatée avec de nombreux artefacts.

> mult 0.8

Dans mon cas, le message "Débordement" apparaît vu que Saturne est saturée à cause de la force du traitement par ondelettes sur le niveau moyen. Des fois ce ne sont que les anneaux qui sont saturés alors que le globe est parfaitement équilibré! Ce phénomène se produit lors de l'opposition (moment où la planète est alignée avec le Soleil et la Terre et c'est à cette période qu'elle est au plus proche de nous), son image est affectée par l'effet Heiligenschein.
En effet, tous les ans à proximité de l'opposition de la planète, la brillance des anneaux est bien plus marquée que d'habitude. En visuel, le globe de Saturne semble être plus terne qu'en temps normal et c'est ce qui apparaît sur l'image ci-dessous sous forme de pixels saturés :





N'oubliez pas de sauvegarder l'image traitée!

> save VERT (si c'est l'image verte que vous avez traitée bien entendu)


Vous devez aussi traiter les 2 autres couches couleur (soyez très modérés avec la couche bleue qui est souvent de piètre qualité -> l'image bleue que j'ai traitée ci-dessous est déjà surtraitée).     Retour au début de l'étape


Après avoir traité les 3 fichiers     saturne_rouge     saturne_vert   et   saturne_bleu, vous vous retrouvez avec les 3 images     ROUGE     VERT   et   BLEU.

C'est le moment de les combiner pour former une image en couleur!

Pour additionner les 3 plans couleur, rendez-vous dans le sous-menu "(L)RGB" du menu "Visualisation". Une boîte de dialogue apparaît... Indiquez les noms des 3 images ROUGE VERT et BLEU. Cliquez sur "Appliquer": une image en couleur apparaît, résultant de la superposition des 3 images couleur. La plupart du temps celles-ci ne sont pas parfaitement alignées; la couche bleue a tendance à "baver". Ce phénomène est particulièrement visible sur l'image SATURNE ci-dessus (malheureusement il s'agit plus ici d'un problème de l'optique du télescope - chromatisme - que d'autre chose car la couche bleue continue à baver même après la correction).

Si vous avez un problème d'alignement des couches couleur, réglez le "Pas" autour de 0.2 pixel et cochez la couche couleur sur laquelle vous voulez agir. Utilisez ensuite les 4 flèches pour déplacer l'image jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement superposée. En choisissant un "Pas" de plusieurs pixels vous pouvez aisément séparer l'image trichrome en ses 3 couleurs primaires. Lorsque vous avez terminé, cliquez sur "OK".

Sauvegardez l'image obtenue:

> save SATURNE




Après tout est histoire de goût... Si vous estimez que les couleurs ne sont pas équilibrées, utilisez les commandes "black" et "white" d'Iris. Dessinez un petit rectangle dans le fond du ciel...

...et tapez:

> black

Cette commande ramène l'intensité des pixels des 3 couches couleur à 0 dans le ciel. Reste à équilibrer la planète avec "white". Dessinez un très petit carré sur une zone de la planète qui est supposée blanche (l'anneau principal de Saturne, la calotte polaire de Mars, une zone entre des bandes nuageuses sur Jupiter) ...

...et lancez:

> white

L'image obtenue après application de la commande white est bien plus équilibrée:

Sauvegardez-la !

> save apresblackwhite

Si vous n'êtes toujours pas satisfait du rendu colorimétrique vous pouvez toujours modifier la balance des blancs manuellement en vous rendant dans le sous-menu "Ajustement de la balance des blancs" du menu "Visualisation". Jouez avec les curseurs jusqu'à ce que vous obteniez une image satisfaisante.

Ce menu "Visualisation" vous permet aussi d'utiliser des fonctions types de Photoshop, à savoir le réglage du gamma, du contraste, de la saturation...

A ce stade, vous pouvez vous retrouver dans deux cas de figure: soit vous êtes fou de joie parce que vous venez de sortir une belle image à vos yeux , soit vous êtes déçu du résultat obtenu . Si vous êtes dans la première situation, alors je vous dis bravo!!! Dans le cas contraire, je vous encourage à persévérer! Sortir une bonne image planétaire n'est pas facile : il faut beaucoup de rigueur, de la motivation et aussi de la chance...car on ne décide pas de la météo!


N'oubliez pas de sauvegarder l'image finale!

> save saturne_traitee

10) Finitions (optionnel)

Finitions sous Photoshop

Vous voilà donc arrivé au terme du traitement du film couleur ! Félicitations !

Si vous avez commencé votre parcours du combattant par le tutoriel sur le LRGB vous devez encore assembler l'image Noir & Blanc avec celle en couleur que vous venez d'obtenir! Pour ce faire, cliquez sur ce lien:


Création d'une image en LRGB

N'oubliez pas aussi de donner votre avis sur le tutoriel, il sera visible par tous les internautes. C'est important pour que je puisse avoir un retour sur le travail que j'ai accompli (pour pouvoir améliorer le tuto) et cela permet à chacun de se donner une opinion sur le tutoriel avant de l'avoir parcouru, simplement en lisant les commentaires des autres utilisateurs. Merci!